J’ai les mains : en miroirs collés,
brisés, enchantés, détruits,
J’ai les mains : au clavier collé, criant leurs envies,
j’ai les mains en encre coulé,
en détritus, en enfants gâtés,
j’ai les mains indisciplinées, envolées, cassées..
j’ai votre amour, j’ai sa main
celle du divin , du céleste et du devin..
J’ai mes histoires, vos histoires,
en mots crachés,
j’ai ma vie, ma courte péripétie, mon ataraxie,
ma joie et mon euphorie..
J’ai les mains vous racontant mes vies, mes cris, et mes bris
j’ai cette envie d’une main colorée et peinte par mes histoires enclin,
à vous dire ce lendemain, incertain, et craignant le dédain..
j’ai les mains fuyant leur auteur, ce mesquin, pauvre écrivain..
j’ai les mains en départ, et en arrière, en retour et en recommencement..
j’ai les mains pourtant ici longtemps,
racontant ce voyage d’enfants,
j’ai la répétition de mes vies, en mains écrites..
J’ai vous, j’ai mon ouïe, mon pays, mon exquis…
J’ai les mains coulant, versant, pleurant,
des larmes de rejeton…
j’ai l’aquarelle, le lavis, le vice,
d’un tableau de supplice,
dessein somptueux plein de sens et de disques,
d’un lyrisme dramatique,
d’une réalité dominante, à la chanson refusante..
Mais j’ai ce tableau qui me perd dans ces couleurs sans repères,
je danse donc mon supplice et je vice cette vie plein d’enclumes,
de mains giflantes, barbantes, barbares, vicieuses,
par mes mains découpée en plumes,
plumes volages, d’un temps volage,
que j’enferme aujourd’hui dans une cage,
pour lui chanter son ouvrage,
celui de mes plumes, mes mains et mes enclumes..
Je vis ainsi, revis et écris
car mes mains à l’encre plumées sont pleines,
de vos desseins, des miens, de ces tableaux volés..
j’ai les mains alors collées à nos œuvres dérobées,
à nos rêves d’enfants brisés,
défendus par nos mains à l’encre exprimé…
je voyage alors bientôt sur mes mains, je les laisse me porter
A mon arrivés je vous raconterai…
Laissez moi juste voyager..
MCS